Parti de rien, Serge glisse sur le clavier.
Les mots sont une puissance de l'esprit.

dimanche 14 avril 2013

Rencontre improbable


Début d'explication pour "le vol d'entretiens"
Rencontre improbable et pleine de « sens ».

Il est 20h-20h30, qu’en sais-je ? Nous refaisons nos mondes. Frédérique finit une salade de fruits, idem pour Gilles après une tartiflette (la salade de fruits donne bonne conscience), Fabrice était à cheval avec son steak alors que Serge attaquait du poisson mais en blanquette.
Groupe de pairs, de deux paires, nous étions branchés sur les discussions qui ont pour but de nous refaire, de nous défaire et de ne pas s’en faire… sans l’image qui se perd.
Qui de la sociologie, de la sémantique, des courants de pensées, de la théorie des organisations. Nous revenons sur notre journée et nos « angoisses », nos modèles empiriques, construits, défragmentés, chaotiques, très documentés dans les fonds des bibliothèques de chacun ; Frédérique en tant que tête chercheuse de tous ces savoirs, de Gilles et de sa richesse des lectures faites qui ont parcourues sa vie de thésard, Fabrice et sa connaissance des organisations et des gestions d’équipes, Serge qui prône le rien dans le tout ( ??).
Nous glissons sur les travaux à rendre, les écrits à restituer, toutes ces choses qui formalisent une formation en devenir. Serge écrira-t-il le cadre de référence ? Question non innocente d’un pair qui avance à toute vitesse et qui « tape » sur une zone…  Que se cache-t-il derrière ou que cache-t-il derrière ? Finalement qui se cache derrière ?
Serge souhaite revenir sur le coaching de cet après-midi pour ouvrir des portes, ou montrer les couleurs de son arc-en-ciel. Comment s’est-il construit pour prétendre être coach ? Faut-il savoir ? Les théories non acquises, les ouvrages non lus sont-ils des manques ? Serge développe sa théorie d’une vie fracassée ou fracassante. Son intuition, et finalement sa peur d’être analysé ? Pourquoi ?
Suis-je vrai ?
Elle est la question fondamentale ou le fondement.  Elle est l’angoisse. Je ne suis que celui qui se dit « je sais que je sais ». Que sait-il ? A l’intérieur  les bruits de ses rues pleines de souvenirs, de croyances sans église, de valeurs sans argent. Dans les rues, des gens, des rencontres et un savoir approprié par l’écoute, l’échange, le vol furtif d’entretiens qui n’étaient pas les siens…
Serge explique qu’il assimile, digère et associe tout de l’autre, par l’autre. C’est là le moment de la rencontre. Il est là, finalement comme moi, en écoute, en vol d’entretiens qui n’étaient pas les siens. Lui c’est Marc. Attablé près de nous, cet homme improbable, que nous n’avions pas remarqué, cet inconnu d’à côté à la présentation qui nous amène à ne pas le croire de notre monde (tous ces préjugés de l’apparence), Marc entre en relation par un discours riche, métaphysique, riche, « émerveillant », riche et érudit, il est bien au moins trois fois riche. Il s’autorise à prendre part à nos échanges en se faisant accepter par les deux pairs qui sont sans mots. Abasourdis par cet homme qui entre dans notre monde sans que nous ayons eu idée d’entrer dans le sien, celui de l’image laissée. Il est scientifique, non intégré à notre système de société par son trop plein de savoirs, cette soif de savoirs, de connaissances accumulées, d’un regard sur le monde plus « vrai » que le nôtre. Qui est-il ?  Cette question n’est pas nécessaire : il est.
Nous aurions pu discuter la nuit entière sur comment évolue le monde, où vont les hommes ou quelle civilisation prendra le relai demain ? La naissance d’un « dieu », l’explosion d’une civilisation…  Matrix ou l’avènement des machines.
Alors oui, les rencontres sont un ciment. Et le ciment sert la construction.
Elle n’est pas furtive, la rencontre. Dans cet espace-temps, la minute n’a pas de prise. Elle n’est pas chronométrée ; elle est mesurée à l’empreinte qu’elle me laisse, et je prends le risque pour mes pairs, qu’elle leur laisse.
Il s’appelle Marc. Vous l’avez vu. Aujourd’hui, nous l’avons rencontré.

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